Kiwae

 

 

NomKiwae Sil Tâ

 

Surnom : Kiwi

 

Race : Humaine

 

Sexe : Féminin

 

Age : 24

 

Classe : Rôdeuse

 

Arme de prédilection : Arc

 

Relation à la Magie et Niveau Magique : Pratique peu la magie en dehors des occasionnels combats qui peuvent requérir une meilleure visée, agilité ou encore endurance et parfois si l'envie est là, brûler des ennemis en faisant sortir du sol un mur de feu.

 

Pouvoirs : Soin, quelques aptitudes pouvant affecter sa condition physique ou jouer avec le feu.

 

Caractère : Solitaire et introvertie, a besoin d'un temps d'observation pour apprendre à connaître les personnes qui l'entourent avant d'accorder sa confiance et peut paraître froide et détachée. Très loyale envers les personnes en qui elle a confiance, elle est prête à mourir pour celles-ci. Elle paraît être une toute autre personne auprès de ses amis.

 

Description Physique : Grande - un peu plus d'un mètre soixante-dix - et svelte. Carrure athlétique tout en muscles mais bâtie plus dans la finesse que dans la puissance. Teint hâlé, cheveux lisses arrivant à hauteur d'épaule de couleur châtain clair avec quelques mèches blondies par le soleil, yeux vairons, l'un couleur noisette l'autre bleu. Vêtue complètement de cuir sombre permettant de garder une souplesse et agilité de mouvement. La seule touche de couleur provient de ses épaulettes en métal dorée et de ses brassards de cuir recouvert d'un métal doré et gravé.

 

Élément et Croyance : Air, toujours à l'écoute du vent et des signes laissés par Eolia

 

Sensibilité karmique : Harmonique, suis les préceptes de Quen

 

Compagnons : Les membres de l'Alliance

 

Maître : Jehan Shalleth

 

Histoire :

***

« Ça ne te dérangerait pas de me partager ton histoire ? On a pas encore eu l'occasion de se parler à part quand c'est en rapport avec notre expédition et du coup je ne sais pas grand choses sur toi. »

 

Je dévisageai Autys longuement, la demande du scribe paraissait honnête et il semblait vraiment curieux d'en apprendre plus sur moi et mon passé.

 

« Tu es sûr de vouloir entendre mon histoire ? Il y a des parties pas très reluisantes...

- Je sens qu'il y a quelque chose qui te pèse et si c'est lié à ton passé peut-être que ça te ferait du bien d'en parler avec quelqu'un qui n'a pas d'à priori sur toi, qui peux t'écouter sans te juger.

- Hum, tu as raison... Il y a quelque chose qui a déclenché tout ça il y a quelques mois... Ça a fait remonter des choses que j'aurais préféré garder enfoui. Peut-être qu'il faudrait que j'en parle mais je ne sais pas par où commencer...

- Commence par le début, ton enfance.

 

Tu étais mauvaise depuis le début.

 

« Il n'y a qu'une seule personne avec qui j'en ai parlé et je ne sais pas si j'ai envie de m'y replonger surtout en ce moment.

- Ça te ferait du bien justement d'extérioriser ce qui a l'air de ton rongé. »

 

Je pris une grande inspiration me préparant à l'assaut de souvenirs qui allaient remonter à la surface.

 

« Je suis née à Suspendia, dans une famille tout ce qu'il y a de plus banal. Un père bûcheron. Une mère herboriste... Un petit frère. J'étais plus proche de mon père que de ma mère... »

 

Tu me l'a pris. Tu le contrôlais. Il aurait fait n'importe quoi pour toi à cause de cette noirceur.

 

« Tu as des bons souvenirs de ton enfance ?

- Je n'étais pas une enfant très heureuse, j'étais différente des autres enfants... Enfin je crois... C'est ce qu'elle me disait. », mon regard se fixa sur les flammes du feu de camp, il ne reflétait rien, vide...

 

Je n'étais pas très heureuse.

 

Tu n'as jamais été heureuse.

 

C'est faux.

 

Tu es mauvaise depuis le début. Tu ne pleurais pas étant bébé.

 

Arrêtes. Tu inventes des conneries pour te donner bonne conscience ? Si, je pleurais. Je pleurais !

 

« Je n'avais pas d'amis, j'étais seule...

- Et ton frère, tu t'entendais bien avec lui ? »

 

Tu ne sers à rien.

 

« Non. Il était chiant. Il passait son temps à me faire des remarques, c'était devenu de plus en plus difficile de le supporter. Un jours, j'ai vu un lapin se débattre dans un de mes pièges jusqu'à ce qu'il meurt d’asphyxie et pendant tout ce temps j'ai pensé à mon frère... J'ai pensé à mes mains autour de son cou... J'ai pensé à sa réaction. Est-ce qu'il allait se débattre comme le lapin ? Est-ce qu'il allait pleurer ? Me supplier d'arrêter ? Après ça, une remarque a suffit pour que je passe à l'acte. »

 

Tu ne sers à rien.

 

« Qu'est-ce que tu as fait ?

 

« Je l'ai plaqué contre un mur et je l'ai étranglé. Je crois que c'est la première fois que j'ai ressentis quelque chose. C'était tellement satisfaisant de le voir si effrayé... De voir la peur dans son regard. De voir la lueur dans ses yeux s'éteindre doucement... »

 

Me voyant dans une sorte d'état second alors que je revivais le souvenir, Autys se racla la gorge pour attirer mon attention vers lui.

 

« Et après qu'est-ce qu'il s'est passé ?

- Ma mère m'a vu et a appelé mon père pour qu'il nous sépare. Il a dû me plaquer à terre le temps que je reprenne mes esprits. Elle était furieuse... Il m'a défendu... Mon frère s'est excusé... Plus rien n'était pareil après.

 

Il pensait que tu t'en prendrais à nous. A moi.

 

« Mon père est mort quelques mois plus tard à cause d'un stupide accident, j'avais onze ans, et après ça ma mère m'a envoyé à un temple d'Eolia. Elle me disait que j'avais besoin d'être guidée par la lumière d'Eolia.

 

Ça me gênait pas que tu m'aies mise là-bas. Ça ne me gênait pas que tu soies jamais revenue me chercher. Ce qui me gène... C'est que tu nies qui tu es. Que je suis la fille de ma mère...

 

« J'y suis restée pendant trois ans, j'ai reçu une éducation stricte et des entraînements durs. Moi qui pensais savoir me battre ce n'était rien comparé aux enseignements que j'ai eu. J'ai appris le maniement des armes mais entre les combats à mains nues et les duels à l'épée ce qui m'a vraiment attiré c'était le tir à l'arc. J'ai vraiment eu une révélation le moment où j'ai tenu un arc entre mes mains. Je crois que de vivre dans ce monastère et d'être dévouée à la déesse Eolia m'a vraiment aidé. Sans elle, je pense que je me serais laissée engouffrer par la noirceur que j'ai en moi. Je croyais que j'avais réussi à l'enfermer dans une boite... Sauf que l'année de mes quatorze ans, il y a eu un incident...

- Un incident ? Comme avec ton frère ?

- Oui... J'ai dû quitter le temple. Je me suis rendue à Melrath Zorac, j'avais besoin de changement et je me suis dis que d'aller à la capitale serait une bonne idée. Malheureusement c'était assez dur de me retrouver seule dans une ville inconnue, je me suis renfermée sur moi-même et j'ai essayé de gagner ma vie comme je pouvais en aidant des habitants. Et puis un jours, un homme m'a abordé alors que j'essayais d'aider la tavernière à servir les clients en échange d'une chambre gratuite. Il s'est présenté, me disant qu'il s'appelait Jehan Shalleth. Il m'avait vu m’entraîner dans le désert et était curieux de savoir si j'avais eu un mentor, je lui ai dit que ce n'était pas le cas et que depuis que j'étais arrivée en ville je me débrouillais toute seule. Il m'a alors proposé de me guider, il disait qu'il était un rôdeur très réputé d'où il venait, une île qui m'était alors inconnue située à l'ouest du continent du nom de Marlys. Il avait dû voir que j'étais dubitative, il m'a alors dis qu'il m'apporterait un cadeau que beaucoup de personnes avaient oublié...

 

Je me tus, absorbée par le souvenir de cette rencontre. Autys s'était complètement tourné vers moi pendant que je lui racontais mon histoire.

 

« Qu’est-ce que c'était ?»

 

« Ma liberté... Il m'a dit qu'il pouvait accompagner mes premiers pas sur ce chemin. Je lui ai demandé ce qu'il attendait de moi. Il m'a répondu que je lui devais juste quatre années de ma vie. Quatre années d'apprentissage impitoyables, de douleur, de doute dont je lui devais une obéissance absolue sans autre échappatoire que la mort. Il y avait quelque chose dans son regard, comme s'il me voyait vraiment, qu'il voyait ma noirceur et qu'il l'acceptait. Quelques jours plus tard on était sur un bateau en direction de Marlys. Pendant quatre ans j'ai suivi son apprentissage à Akh-Farh. Il m'a appris les préceptes de Quen et depuis je suis la voie de l'harmonie. Il m'a vraiment aidé à vivre avec cette autre partie de moi...»

 

Ce n'est pas que tu ne ressens rien, les sentiments sont là mais atténués. Ils sont là... Il faut juste que tu les écoutes.

 

« Une fois mon apprentissage terminé je suis revenue à Melrath Zorac et j'ai continué le voyage par moi-même. Je crois que cette fois j'étais prête m'ouvrir aux autres personnes, j'ai retrouvé des gens qui m'avait tendu la main au tout début et je me suis dit que ce serait bien de partager mes aventures avec des compagnons d'armes. J'ai rejoins les rangs de la faction de l'Alliance et même si au début ils ne me faisaient pas totalement confiance je leur ai prouvé ma valeur au combat et j'ai gravi les échelons au sein de la faction au fur et à mesure. Avec toutes les épreuves traversées ensemble, je peux dire que maintenant je les considère comme ma famille. »

 

Je regardai Autys dans les yeux, un sourire au coin des lèvres. Le scribe avait les sourcils froncés et le regard concentré comme s'il essayait d'absorber toutes les informations que je venais de lui donner. Il ouvrit la bouche mais aucun son ne sortit. Il hésitait.

 

« Est-ce que, par hasard, tu serais retournée à Suspendia ces derniers mois ? »

 

Je veux que tu sortes de ma maison...Tu n'as pas ta place ici.

 

Pfiou...Je...Je crois...Oof, je crois que je dois te tuer... Maman.

 

« A ton avis ? »

 

***

 

Extrait de « Sur les traces du peuple de Sirath : Histoire d'un aller-retour », par Kiwae Sil Tâ