Nom : Elrindil
Surnom : Elrin, El’
Race : Humain
Sexe : Masculin
Age : Proche de la trentaine
Classe : Guerrier
Arme de prédilection : Épée broyeuse
Relation à la Magie et Niveau Magique : Aucune
Caractère : Tantôt aimable et sociable, tantôt solitaire et méprisant
Description Physique : Longs cheveux bleus, de grande taille et d’apparence svelte
Élément et Croyance : Il croit en ses capacités de survie. Sa loyauté envers son élément avait fini par s’éteindre, laissant place à des attaques envers ses camarades élémentaires.
Sensibilité karmique : Bien que son attrait pour le karma maléfique soit prononcé, son humeur dicte généralement ses actions le moment venu.
Compagnons : La faction des constellations de l’Aube.
Apprentis / Maîtres : Il fut un temps guidé par le grand Malicius
Histoire :
*Boum*… Le tombeau maléfique s’effondra au sol, devenu trop faible pour rester sur pied. Devant lui, son agresseur se tenait droit, épée à la main. Son visage ne trahissait aucune émotion. D’un coup d’épée sec, le guerrier acheva la créature puis récupéra le butin laissé derrière.
Sa chasse désormais terminée, Elrindil reprit le chemin vers le fortin des Constellations del’Aube. Il était encore tôt sur les terres des éléments, la rosée du matin revêtant la végétation du marais de ses gouttes, offrant un numéro d’équilibriste à ses spectateurs. Certaines bêtes dormaient encore, d’autres somnolaient. Les rares monstres osant barrer la route du guerrier finissaient décapités sans sommation.
Le guerrier marchait lentement. Il n’avait pas dormi cette nuit, tourmenté par des souvenirsdouloureux. Dix ans déjà… Dix ans qu’il avait quitté le domicile familial pour se joindre à la guerre des éléments et défendre son roi. Dix ans qu’il n’avait plus de nouvelles de sa mère Silliah, malgré ses nombreuses missives envoyées. Il avait décidé de suivre la même voie que son père et son grand frère, Barbare et Zohr, tous deux partis à la guerre sans jamais revenir. Elrindil n’avait que cinq ans quand Barbare quitta le domicile familial, aussi n’avait-il que très peu de souvenirs de son père. Il l’avait longtemps idolâtré, le prenant pour un guerrier invincible, battant n’importe quel adversaire. Il l’imaginait aussi grand que les entys, aussi fort que les dragons, et aussi agile que les phénix.
Puis vint le jour où deux hommes toquèrent à la porte :
”Madame, nous sommes au regret de vous annoncer la mort de votre époux, Barbare. Son unité fut prise en embuscade par un groupe d’Aeris, aux abords de la mine de sel d’Irliscia. Aucun soldat n’a survécu. Nous avons pu récupérer son épée, la voici.”
Elrindil se tenait à l’autre bout de la pièce, caché derrière un fauteuil. En douze ans sur ces terres, il n’avait jamais vu sa mère pleurer auparavant. Elle s’était effondrée au sol, tremblant et sanglotant de manière incontrôlable. À ses côtés se tenait Zohr. Il tentait en vain de la consoler. Il prit l’épée de son père défunt, remercia poliment les hommes, et referma la porte.
La vie à la maison ne fut plus jamais pareille après cela. Silliah demeurait inconsolable. Elle ne sortait plus, ne mangeait que très peu et restait silencieuse la plupart du temps. Lorsqu’elle parlait, le sujet principal de ses récits restait son époux :
”Votre père était quelqu’un de bien, leur répétait-elle, c’était un homme d’honneur ! Mais il était aussi très têtu et son sens du devoir passait avant toute chose, même avant nous. J’ai souvent tenté de le faire revenir à la maison, sans succès…”
Ses monologues se terminaient souvent par des critiques sur la guerre, celle-ci laissant derrière elle des familles meurtries. Les familles royales n’étaient pas mieux, Silliah leur reprochant de penser au pouvoir plutôt qu’au bien de leur peuple.
De son côté, Zohr était devenu un jeune homme plein de rage. La mort de son père l’avait marqué et une haine s’était installée dans son cœur. Il avait commencé à suivre les nouvelles de la guerre, et n’hésitait pas à donner son opinion lors des repas de famille. Selon lui, les Ignés devraient de droit régner sur les terres des éléments. Nul autre élément ne saurait mener le royaume vers une prospérité durable. La guerre était un mal nécessaire pour un futur meilleur.
Les divergences d’opinions entre Silliah et son fils ainé devinrent intenables. Chaque débat se finissait par des claquements de porte ou des sanglots. Au milieu de ces événements, Elrindil ne savait où donner de la tête. Il était encore trop jeune pour comprendre le sens de la guerre et ne voulait pas choisir entre son frère et sa mère. Alors, à chaque dispute, il s’enfuyait de la maison durant de longues heures et sillonnait les forêts alentours. Il avait avec lui une épée en bois que son père lui avait offerte avant de partir. Comme son père, il aspirait à devenir un épéiste de grande renommée, et s’entraînait pour cela tous les jours.
Alors que les choses semblaient s’être calmées à la maison, Zohr annonça un soir son départ :
”Je pars rejoindre les troupes du Roi demain matin. Comme Père, il est de mon devoir d’aider les Ignés à gagner cette guerre.”
Un silence de plomb s’installa à la table. Silliah fixa son fils ainé d’un regard désabusé. Zohr se contentait de finir son assiette. Elrindil, désormais âgé de 15 ans, contemplait la scène. Depuis la mort de son père, il s’était lui aussi forgé une opinion positive sur la guerre, mais n’en parlait pas en public, encore moins avec sa mère. Il regarda son frère avec une certaine fierté. Malgré tout ce que leur mère leur avait raconté, Elrindil savait que la guerre était la seule façon de construire un futur pour tous. Il enviait son frère d’être assez âgé pour partir. Bientôt, il le rejoindrait au front. Du moins, c’est ce qu’il pensait…
Les mois passèrent. Elrindil correspondait toutes les semaines avec son frère par missives. Zohr n’avait rien perdu de sa flamme et ses idéaux. Il restait avide de se battre pour ”lacause”. Elrindil prenait un plaisir certain à lire les lettres; il comptait les jours où il pourrait lui aussi rejoindre l’armée. Puis, d’une semaine à l’autre, les missives cessèrent d’arriver. Pendant de longues semaines, Elrindil attendait au seuil de la porte, espérant qu’une lettre lui parvienne. Mais il n’en fut rien.
Jusqu’au jour où un messager s’arrêta chez eux, Elrindil se rua dehors pour chercher la missive. Celle-ci semblait différente : le papier était froissé, des taches d’eau rendaient la lecture difficile à certains endroits. Le message était aussi plus court qu’à l’accoutumée.
”Mon cher frère,
J’espère que notre mère et toi vous portez bien. Vous me manquez terriblement. Je suis désolé de ne pas avoir donné de nouvelles ces derniers temps. Les affrontements se sont intensifiés, j’ai perdu beaucoup de mes camarades. Je ne dors plus la nuit. Chaque fois que je ferme mes yeux, je vois les cadavres ensanglantés de mes amis, gisant les uns sur les autres. Nous allons bientôt prendre la route du Marais. Il est dit qu’un groupe rebelle de Terrans se cache là-bas. Cela ne devrait pas prendre trop de temps. J’espère par la suite pouvoir vous rejoindre lors d’une permission. Je suis si fatigué, petit frère…
Je vous embrasse fort,
Zohr”
Cette lettre, si différente des précédentes, fut la dernière. Deux semaines plus tard, Silliah reçut une missive de l’armée Ignée, lui annonçant la mort de Zohr. Il était bien allé au marais, seulement les informations reçues avant son départ étaient erronées. Le groupe rebelle de Terrans regroupait en réalité des mercenaires de plusieurs éléments. Le combat fut brutal, mais Zohr survécut de justesse. Néanmoins, il avait été blessé au combat et s’était par la suite égaré dans les marais. Ne l’ayant pas retrouvé sur le champs de bataille, une patrouille Ignée partit à sa recherche. Ils finirent par découvrir son corps au pied du pilier Nord d’IssCaNak, près du campement orc. Il avait été mutilé de part et d’autre, sans que l’on puisse connaître l’identité de son assaillant.
La vie était devenue insoutenable à la maison. Silliah, déjà fortement affectée depuis la mort de son époux, semblait avoir abandonné toute joie de vivre. Pire, elle était devenue surprotectrice envers Elrindil et ne le laissait sortir que pour acheter des vivres. Ce manque deliberté rendit fou le jeune homme. Lui qui voulait un jour suivre les pas de son père et son frère, il avait besoin de s’entraîner pour devenir fort. Comment sinon pourrait-il se défendre et se distinguer sur les champs de bataille ? Comme plusieurs années auparavant avec Zohr, les tensions montèrent rapidement entre Silliah et Elrindil.
Le jour de ses 18 ans, Elrindil ramassa quelques affaires et les plaça dans un baluchon. Il prit quelques ravitaillements pour la route, puis s’empara de l’épée de son père. Il se dirigea ensuite vers la porte, jetant un dernier coup d’œil en direction de sa mère. Leurs rapports s’étaient dégradés à tel point qu’ils se limitaient à Bonjour et Bonne nuit. Après plusieurs années à ne pas en parler, Elrindil s’était mis à discuter de la guerre. Ces discussions se finissaient généralement en cris, l’un comme l’autre ne comprenant pas leurs positions opposées à ce sujet.
”Si tu franchis cette porte, avertit Silliah, sans lever les yeux de son livre, ne te donne pas la peine de m’écrire, je ne te répondrai pas. J’ai trop donné à cette famille, et voilà que je me retrouve seule. Franchis cette porte, et tu ne feras plus partie de cette famille.”
Le regard noir, Elrindil ouvra la porte et sortit. Il murmura une dernière fois en direction de sa mère :
”De quelle famille parles-tu ? Tout le monde est mort.”
Ce fut la dernière fois qu’il vit sa mère. Au cours des années qui suivirent, Elrindil envoya un nombre incalculable de missives, sans qu’aucune ne se solde par une réponse. Le jeune guerrier n’osa jamais retourner chez sa mère, trop honteux de sa conduite envers elle. Un jour peut-être aura-t-il le courage de lui faire face, et s’excuser pour toutes ses erreurs passées. Peut-être qu’un jour il…
Bam ! Elrindil venait de trébucher sur une racine d’arbre. Le nez ensanglanté, il se releva pour découvrir qu’il était arrivé au fort des constellations. Il s’était perdu dans ses pensées pendant si longtemps qu’il ne s’était pas rendu compte du trajet qu’il avait parcouru. Se remettant les idées à leur place, il entra dans le fortin, direction l’infirmerie.
”Calyso va encore se demander ce que j’ai foutu…”
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